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28 et 29 novembre 2013

Handicap et Violence

Université Lumière Lyon 2

L’objectif du SIICLHA est de mettre en réseau et de faire travailler ensemble des professionnels du terrain engagés dans la recherche, des étudiants de Master et de Doctorat, des enseignants-chercheurs intéressés par la recherche dans le champ du handicap avec une approche psychodynamique et/ou psychanalytique. Le séminaire est inter-disciplinaire, il concerne la psychologie et ses articulations avec toutes les disciplines en sciences humaines.

Le SIICLHA organise une manifestation par an et publie un ouvrage dédié à la thématique aux éditions Érès.

L’objectif est de se centrer sur des thématiques fondamentales et complémentaires autour de la clinique et des théories du handicap. Dans cet esprit, les conférences laissent une large place au débat et les ateliers fonctionnent comme des séminaires de recherche où des études sont présentées et discutées.

Des chercheurs italiens, belges, suisses, anglais, tunisiens, québécois  participent activement à ce réseau depuis sa création.

Si vous-même travaillez ces questions ou si vous connaissez des chercheurs, des professionnels, des doctorants, en France ou à l’étranger, qui travaillent sur le thème de l’année 2013 « Handicap et violence », n’hésitez pas à leur communiquer l’information et à faire des propositions. Il est possible de faire des propositions individuelles ou de proposer un symposium qui ferait suite à un travail collectif de recherche mené avec un groupe de personnes dans la région ou le pays où vous travaillez.

Dans chaque colloque nous organisons des ateliers réservés aux doctorants qui souhaiteraient, en présence de professeurs spécialisés dans leur champ, exposer et discuter leurs travaux en cours ou achevés. Les recherches des doctorants peuvent déborder la thématique du colloque mais doivent toujours concerner l’approche clinique du handicap.

 Argument du 8ème SIICLHA

Comment peut-on penser la violence dans le rapport au handicap ? Quelles formes de violence, sur la scène de la réalité comme dans le fantasme, le handicap mobilise-t-il ? Le handicap est-il ou fait-il violence ? Quels types de violence dans les relations intersubjectives peut-il générer ? Comment se différencient et s’articulent violence, agressivité, haine, dans la confrontation au handicap ?

Le handicap est violence dans la mesure où il touche les fondements narcissiques des sujets concernés, celui qui en est atteint comme ceux (l’entourage, les parents) qui le découvrent chez un enfant, un frère, une sœur. La personne atteinte de handicap est malgré elle porteuse d’une violence qu’on pourrait qualifier d’anthropologique, dans la mesure où le handicap défie la représentation de l’humain.

L’environnement humain et le regard social par ailleurs déterminent pour une part la « situation de handicap », ce qui peut représenter une forme de violence. L’entourage fait aussi violence dans la mesure où il est parfois envahi non seulement d’inquiétude mais aussi de haine. Cette dernière est liée pour partie à la peur de l’autre différent, et peut être revêtue de commisération ou s’exprimer via une violence plus directe. Le sujet handicapé, vulnérable, est par ailleurs plus qu’un autre susceptible de subir des maltraitances de la part des professionnels et des proches.

Le sujet atteint par le handicap peut aussi être acteur de violence. Un enfant peut parfois régner de façon omnipotente sur son entourage, empêché par la blessure et la culpabilité d’assurer des positions parentales structurantes. La violence peut infiltrer également les rapports entre sujets atteints de handicaps. Enfin, les professionnels qui s’occupent de leur vie quotidienne sont ou se sentent parfois violentés par les comportements des enfants, des adultes et des personnes âgées handicapés.

Ainsi, comme dans toutes les relations humaines, la violence est mobilisée dans tous les liens autour des sujets atteints par le handicap. En quoi celle-ci est-elle inévitable, voire aux fondements des liens ? Quelles sont la nature et la part nécessaires de la violence, qui ouvrent sur des processus maturatifs ? Quelle est la part inutile, évitable, désorganisatrice et destructrice de la violence ?

Ces différentes questions, et les déclinaisons qu’elles impliquent, seront l’objet de ce 8ème colloque international du SIICLHA qui aura lieu à Lyon les 28 et 29 novembre 2013.

Bien cordialement,

Albert Ciccone, Professeur (CRPPC), Université Lyon 2
Simone Korff-Sausse, MCF (CEPP), Université Paris, Denis Diderot
Sylvain Missonnier, Professeur (LPCP), Université, Paris, René Descartes
Régine Scelles, Professeur (PRIS), Université de Rouen,
Roger Salbreux, Pédopsychiatre (AIRHM, ANECAMSP, CNHandicap), Paris.